Extrait du chapitre De nouveau la face cachée de la lune in Et la lune est venue les prend
Eva (une vraie enfant du hip hop) brûlait de se faire tatouer et ce n'était pas une petite fleur à l'intérieur du bras, non, elle voulait se faire graver dans le dos un grand oiseau aux ailes déployées " qui suivra le mouvement de la respiration et qui, à l'inspiration, prendra un mouvement d'envol ", une belle image qu'elle avait vue dans un catalogue de dessins à tatouer. Cette reprise du thème de l'oiseau bleu cher à leur grand-père qui leur racontait ce conte avec gourmandise quand elles étaient petites, était manifestement une production du deuil. Elise aussi adorait l'oiseau bleu, le château bleu, la licorne bleue… Eva voulait un tatouage coloré, comme ces Japonais qui se couvraient le dos de fresques bigarrées mêlant des dragons à des nuages, des poignards à des cerisiers et dessinant toutes sortes d'arabesques, aucun pouce de peau ne restant libre d'inscriptions. Il ne fallait surtout pas en parler à Colette, la mère d'Eva, qui déclencherait illico une attaque d'apoplexie...
Photo credit: "https://visualhunt.com/author/69a668